Les grands moments de mariage traditionnel sont vécus et appréciés avec beaucoup de joie, de bonheur et avec la sensation forte que l’on a réalisé personnellement une oeuvre grande taille et de grand ordre. Et cela durant toute la vie. Pour ceux qui ont eu la grande chance de réaliser cette grande dépense pour l’honneur du châle, ils occupent une classe assez confortable, aujourd’hui mal exploitée à comparer avec le passé et selon les nouveaux enjeux de société que font face Foumbouni et le monde moderne. Nos familles, nos pères, mères, frères, sœurs, cousins, cousines, voisins voisines, proches et lointains, arrivent chaque année à collecter, amasser des sommes d’argent pour organiser ce fameux grand moment de mariage propre aux traditions comoriennes, je dirais ngazidjéennes. Ils ont travaillé durement afin d’obtenir ces sommes d’argent qui finissent chez nous. Ici, nous évoquons Foumbouni, mais la réflexion se généralise et s’applique dans les autres villes et villages du pays et de Ngazidja.
Chanter, danser, distribuer de la monnaie à gauche et à droite, sourire, crier, crier…le magot de l’euro prend des proportions démesurées. L’argent, la bouffe, la chair, l’insouciance prennent surface pendant toute la durée des 3 mois de festin non contrôlé que par la voix du Bangwé. Oui et pendant 2 mois complètement full of mondanité, de la fin des 6 jours de Shawal pour cette période de l’année 2017, l’ambiance euphorique et aléatoire de la pop est plus que démesurée pour un peuple qui manque de tout, localement. Ce peuple détient certes, des fortunes pour la réalisation de ce grand moment de mariage traditionnel.
Tout le monde y est emballé, excepté l’infortuné, pauvre gars qui n’a pas eu la chance d’expédier le neveux, la nièce, la fille, le fils, à « Manga ».
Dans ces grands moments d’ambiance, de sourire, de joie, de partage et de gaspillage osé, sera-t-il permis de poser des questions?
L’interrogation que je propose questionne tous les hommes et toutes les forces de progrès; l’énergie humaine et la dynamique économique qui naissent et se dégagent à partir de ces grands moments de mariage traditionnel, ne pourraient-ils pas être saisis pour asseoir une réflexion sur un propre modèle de développement pour Foumbouni à Venir? Je crois que oui.
Et comment?
Allons-y réfléchir activement, posément et intelligemment.
J’y crois fortement! On peut et bien! Posons le pied et levons la tête!