Said Hassane Said Hachim est un diplomate et homme politique comorien. Proche des présidents Said Mohamed Cheikh, Said Ibrahim et Ahmed Abdallah Abdérémane, Said Hassane Said Hachim a eu une carrière politique très remplie depuis la période de l’Autonomie interne à nos jours.
Après avoir vécu et travaillé dans sa jeunesse à Madagascar, il rentre dans son archipel et embrasse rapidement la politique. Il fait partie de cette nouvelle génération que le président Said Mohamed Cheikh propulse durant l’autonomie interne. Il est d’abord Député à l’Assemblée Territoriale de 1962 à 1970. Il devient ensuite Secrétaire général de parti « Udzima » de 1972 à 1975. Il est membre de la délégation comorienne aux négociations des Accords dits du 15 juin 1973, devant conduire l’archipel à l’indépendance.
Contestant les méthodes brutales et coécrives du régime d’Ali Soilihi Mtsashiwa, il est accusé de complots et emprisonné durant plusieurs mois.
Après la chute de ce dernier et le retour d’Ahmed Abdallah, il revient dans la politique.
Élu brillamment Gouverneur de l’ile de Ngazidja en 1979, il initie de nombreuses réformes pour tenter d’amorcer un développer l’île. Cependant l’autonomie de décisions dont les Gouvernorats des îles bénéficiaient à l’époque a été de courte durée ; elle est rapidement confisquée par l’Etat. Il quitte le Gouvernorat et entre au Gouvernement comme ministre d’Etat à la Présidence chargé des relations avec le Parlement et le Gouvernement. En 1985, il est promu Ministre d’Etat à la Production. Il se brouille la même année avec le président Ahmed Abdallah Abdallah et tombe en disgrâce. Il se réconcilie à nouveau avec Ahmed Abdallah, quatre ans plus tard.
A la mort tragique de ce dernier, il est au côté du président Said Mohamed Djohar comme Ministre de l’équipement chargé des postes et télécommunications puis Ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération en 1991. En 1994, il est à nouveau élu député et préside le groupe parlementaire de l’opposition. Sous le président Mohamed Taki Abdoulkarim, il est, nommé Ambassadeur des Comores en 1996, poste qu’il occupe jusqu’en 2001.
Said Hassane Said Hachim est connu pour ses discours mielleux qui lui ont valu le surnom de ndjizi (miel).
Homme pieux, il est un des remparts pour la pratique de l’islam sunnite respectueux des traditions comoriennes. Sa force, répète-t-il souvent, il la doit à ses aïeux notamment les Abou Bakr Ahli bin Salim et ses descendants. Petit fils du sultan Said Hachim et pilier d’Inya Mdombozi, il est une personnalité très respectée par une frange importante de la population de par sa longue carrière politique mais aussi de par sa sagesse.
En effet, il intervient assez régulièrement dans les débats politiques nationaux pour prêcher la tolérance et inciter les uns et les autres à se rapprocher pour trouver les solutions idoines aux conflits politiques multiples du pays. Il fût l’initiateur du concept « utadjiri wa hafla », qu’on pourrait qualifier de « richesse soudaine ». Said Hassane Said Hachim a popularisé chez nous l’appel de l’écrivain et ethnologue malien Amadou Hampâté Bâ (1900-1991) : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».
Ami de nombreux hommes politiques comoriens et étrangers, Said Hassane Said Hachim entretient de solides relations avec de nombreux présidents et ministres de la France mais aussi d’Afrique et du Maghreb. Il est récipiendaire de nombreuses décorations dont celle de Grand Officier de la légion d’honneur. Ancien député, chef de parti, plusieurs fois ministres, diplomate, Said Hassane Said Hachim incarne l’intégrité, l’élégance et la retenue, une gageure dans ce monde d’aujourd’hui.
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